40 % de finissants seront trop qualifiés

Un nouveau rapport gouvernemental révèle que jusqu’à 40 % des étudiants fraîchement diplômés au pays risquent de vivre la frustration d’être trop qualifiés pour leur emploi.

 

Plus précisément, ce rapport effectué par le bureau du directeur parlementaire du budget (DPB) estime qu’en fonction du niveau d’études, la proportion des travailleurs âgés de 25 à 34 ans possédant un diplôme universitaire qui étaient surqualifiés pour leur poste est en hausse depuis le début des années 1990 et a atteint 40 % en 2014. Parallèlement, la proportion des personnes qu’on dit « suffisamment qualifiées » est en baisse et se situe à un peu moins de 55 %.

L’analyse du DPB a également constaté que le taux de jeunes diplômés dont l’emploi correspond à leur niveau d’éducation avait chuté. Elle se veut une sorte de mise en garde pour rappeler que ces chiffres peuvent avoir des conséquences réelles pour le marché du travail.

 

Des conséquences multiples

« Il y a des coûts associés à une augmentation du nombre de travailleurs surqualifiés », note l’organisme de surveillance du budget. « Ces travailleurs pourraient être confrontés à une diminution de leur satisfaction professionnelle et de leur attachement au travail, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter le taux de roulement pour les employeurs. »

De plus, les études coûtent cher. Les diplômés universitaires en paient parfois doublement le prix en en renonçant à un revenu de travail et à des années d’expérience afin d’obtenir le niveau d’études exigé pour les postes dans le domaine de leur choix.

Depuis 1991, la surqualification des jeunes diplômés canadiens a connu une hausse de 32 %. En 2014, 582 000 personnes se trouvaient dans la catégorie des surqualifiés, 795 000 étaient identifiés comme suffisamment qualifiés et 77 000 d’entre eux étaient sans emploi.

Toujours selon cette analyse, au cours de la même période, la proportion de diplômés occupant des postes qui correspondent à leur formation a diminué de 62 % à 55 %.

Elle a aussi constaté que les diplômés du collégial avaient obtenu de meilleurs résultats au cours des dernières années — leur taux de surqualification est passé de 37 % en 2006 à 34 % l’an dernier. La proportion des diplômés récents du collégial qui ont occupé des postes correspondant à leur niveau d’éducation atteint 50 % en 2014, contre 45 % en 1998.

Le rapport note que la méthodologie utilisée a tenu compte du niveau d’éducation comme seule mesure de la qualification, et n’a pas intégré d’autres facteurs comme l’expérience ou la demande de main-d’œuvre.

Le document du bureau du budget a également souligné qu’un rapport de Statistique Canada publié l’an dernier notait que 60 % des diplômés universitaires récents surqualifiés se concentraient dans trois domaines d’études : le commerce, la gestion et l’administration publique ; les sciences sociales et comportementales ; et les sciences humaines.

 

Que feront les libéraux ?

Au cours de la dernière campagne électorale fédérale, les libéraux ont promis de dépenser environ 1,5 milliard $ sur quatre ans pour aider quelque 125 000 jeunes à trouver du travail.

Peu de temps après avoir remporté un mandat majoritaire aux élections d’octobre, ils ont affirmé que leur plan prévoyait une exonération de la prime d’assurance-emploi, pour une période de 12 mois, à tout employeur qui donnerait du travail à temps plein à une personne âgée de 18 à 24 ans pour les trois prochaines années.

 

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