Comment prendre le pouls de 65 000 employés ?

Comment prendre le pouls de 65 000 employés ?

Le groupe Alcan réalise annuellement un sondage interne de la totalité de ses employés, soit 65 000 personnes. Présent dans 61 pays à travers 440 établissements, le géant de l’aluminium a dû mettre en place une solide organisation pour garantir l’efficacité d’une telle enquête. Geneviève Latour, Leader Sondage mondial, nous précise l’utilité de la démarche et nous dévoile ses méthodes.


La question peut paraître incongrue, mais pour quelles raisons Alcan effectue un sondage auprès de ses employés ?

En fait, le sondage a été effectué une première fois en 1996 auprès de 36 000 employés puis il a été reconduit en 1998. À partir de 2000, la compagnie a connu de profonds changements, notamment l’acquisition d’Algroup en 2000 et l’arrivée d’un nouveau président et chef de la direction en 2001. Ainsi, il a été décidé en 2002 de relancer le sondage sur une base annuelle auprès des 48 000 employés (2002 et 2003) et, depuis l’acquisition de Pechiney en 2004, auprès des 65 000 employés.

Nous essayons par le biais du sondage de mesurer la perception qu’ont les employés de la compagnie de façon générale et de leur travail en particulier. Nous comparons les résultats d’une année sur l’autre et avec ceux d’autres compagnies canadiennes, nord-américaines ou européennes. Le sondage permet aussi de comprendre l’origine de certains comportements et d’aider la direction d’Alcan à déterminer ses priorités d’action.

Les résultats du sondage 2006 sont-ils encourageants pour Alcan ?

Tout à fait. Alcan est perçu très favorablement par ses employés, notamment en ce qui a trait à ses valeurs et principes, la satisfaction à l’égard de l’emploi, l’engagement ainsi que le service à la clientèle et la qualité de ses produits. Nous devons par contre nous améliorer sur les plans de la gestion du rendement, le système de récompenses et le feedback que nous offrons aux employés.

Qu’est-ce que cela implique de sonder 65 000 employés dans 61 pays et en 17 langues ?

C’est un projet colossal en effet. À titre de leader du Sondage mondial auprès des employés, j’y travaille environ neuf mois par année à cinquante pour cent de mon temps avec des périodes de pointe critique où j’y travaille presque à temps plein. Je me rapporte au comité de pilotage composé de hauts dirigeants, de membres des équipes de communication de chaque groupe d’exploitation (nommés « champions ») et de collègues des Ressources Humaines.

Les champions s’assurent de cascader et de recueillir les informations pertinentes pour le bon déroulement du projet. Ils jouent un rôle stratégique dans l’amélioration du sondage d’une année sur l’autre. Au niveau local, chaque site nomme un administrateur du sondage.

Notre VP Ressources Humaines effectue un lancement officiel et, par la suite, j’organise des appels conférences réguliers avec l’ensemble des champions. Un site Web sécurisé ainsi que de nombreux outils et bases de données sont dédiés exclusivement à ce projet. Nous recevons également le soutien d’une firme de consultants externes.

La communication des résultats du sondage englobe quant à elle trois types de rapport plus ou moins détaillés. Elle fait finalement l’objet d’un message de notre président et chef de la direction, Dick Evans, une fois que les résultats ont été analysés et interprétés.

Le sondage est-il suivi d’actions concrètes ?

Absolument. D’ailleurs, si nous ne mettions pas en place des plans d’action découlant du sondage, nos employés auraient rapidement raison de ne plus y répondre. Or, nous atteignons des taux de réponse de près de 55 %, ce qui est très bon.

Quels sont les facteurs de succès de la participation des employés au sondage ?

La mise en place d’actions par suite du sondage est justement un facteur très important. L’appui de la direction et la formulation de questions claires (quel que soit le contexte culturel dans lequel elles s’inscrivent) sont également des éléments stratégiques.

Quel est le budget d’un sondage mondial auprès des employés ?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : le nombre d’employés sondés, le nombre et le type de questions (ouvertes ou fermées), la répartition géographique des employés et leur langue, le type de rapport souhaité et le soutien offert aux administrateurs dans les sites. Ça peut aller de quelques milliers de dollars à plusieurs centaines de milliers.

Comment devient-on responsable du sondage mondial dans une compagnie comme Alcan ?

Il faut d’abord faire partie de l’équipe des Communications d’entreprise, équipe responsable de piloter le projet. Il faut aussi démontrer beaucoup de rigueur, se passionner pour les détails et faire preuve d’enthousiasme à l’égard du travail en équipe.

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