Difficile de recruter au salaire minimum…il faut recruter hors de nos frontières

Été 2002, abondance de soleil, pénurie de main-d’oeuvre. Pour une fois, ce n’est pas le départ des baby boomers qui est à incriminer mais plutôt le taux de natalité des années 80. Il faut se rendre à l’évidence, les 16-25 ans se font de plus en plus rares sur le marché de l’emploi et ils sont de plus en plus exigeants. Les recruteurs qui ont eu à combler des postes « à bas salaire » ont eut la vie dure cet été. Les candidats prêts à accepter une rémunération proche du salaire minimum magasinent de plus en plus leur emploi. Le premier critère de sélection de ces candidats demeure le taux horaire. Mais à taux horaire équivalent, tous les emplois ne sont pas égaux. Des facteurs tels que les conditions de travail, la proximité de l’emploi par rapport à la résidence ou tout simplement une affinité particulière pour un secteur d’activité ou un type d’emploi font que certains postes sont plus attrayant que d’autres.

La concurrence est donc rude entre employeurs pour attirer ces jeunes. En cas d ‘échec, le remède consiste à hausser le taux horaire et comme par enchantement, les candidatures réapparaissent. Pour l’agriculture, Développement et Ressources humaines Canada offre depuis une vingtaine d'années un programme permettant l’immigration temporaire de travailleurs de l'étranger. C’est ainsi que plus de 2000 personnes l’année dernière, en majorité des Mexicains et des Antillais sont venus récolter nos laitues, radis, échalotes, épinards, brocolis, courgettes… Sans l’aide de ce programme, il y a fort à parier que le taux horaire de la main-d’œuvre des producteurs maraîchers serait plus élevé et nos légumes encore moins compétitifs vis à vis du voisin du sud. Pour éviter cela, la main-d’œuvre des producteurs maraîchers, bien qu’assujettis à la Loi sur les normes du travail n’a pas droit au salaire minimum fixé par le gouvernement québécois. Il est déjà très difficile de recruter au salaire minimum.

Pour trouver des volontaires prêts à travailler en-dessous du salaire minimum, il faut recruter hors de nos frontières. La mondialisation du recrutement ne touche donc pas uniquement la main-d’œuvre qualifiée. Lorsque l’on ne peut pas re-localiser l’activité, on déplace la main d’œuvre (déménager des usines est plus facile que de déplacer des commerces de proximité ou des champs de betteraves). Les emplois nécessitant qualifications ont également fait parler d’eux cet été. Pénurie de contremaîtres et d'opérateurs spécialisés dans le domaine de la construction … Pénurie de médecins dans les urgences… Là, ce fut plus sérieux, la Santé Publique était menacée. Le gouvernement a opté fin juillet pour une méthode peu populaire de recrutement mais Ô combien efficace : la conscription. À salaire équivalent, l’être humain est naturellement porté vers un emploi offrant les meilleures conditions de travail. Les médecins tous comme les 16-25 ans n’échappent pas à cette règle. Bonne lecture de ce sixième numéro de la Toile des Recruteurs, bonne rentrée et rendez-vous le mois prochain !

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