La pauvreté assombrit le bilan socio-économique du Canada

 

Malgré une note générale plutôt bonne, le Canada connaît une progression constante de la pauvreté et un creusement des inégalités sociales, selon l'étude récemment publiée par le Conference Board du Canada « Canada Performs: Society ». Tour d'horizon des données clefs.

 

« B » est la note obtenue par le Canada en matière de conditions de vie et de bien-être de sa population, ce qui le place au 7e rang des 17 pays industrialisés étudiés par le Conference Board du Canada, à partir des données diffusées par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Les pays se classant parmi les premiers avec une note « A » sont le Danemark, la Norvège, la Suède, les Pays-Bas, la Finlande et l'Autriche. Suivent avec un « B », le Canada, la Belgique, l'Irlande, l'Allemagne, la Suisse, la France et l'Australie. La Grande-Bretagne et l'Italie décrochent un « C ». Le Japon et les États-Unis arrivent en queue de peloton avec un « D ».

 

D'après les résultats de cette étude annuelle, qui se base sur 16 indicateurs sociaux, économiques et culturels, le Conference Board estime que le Canada n'est pas à la hauteur de sa réputation et de son potentiel. Une constatation notamment imputable à de mauvais résultats en ce qui concerne la pauvreté des adultes, des enfants, l'inégale répartition des richesses parmi les citoyens et l'écart de revenus entre les hommes et les femmes. En revanche, le pays décroche de bonnes notes en matière de satisfaction de vie, de tolérance face à la diversité et de faible criminalité.

 

Une hausse préoccupante de la pauvreté

 

Le Canada se positionne au 15e rang du classement en matière de pauvreté infantile, devant l'Italie et les États-Unis. Depuis les années 1990, le taux de pauvreté chez les enfants est passé de 12,8% à 15,1% aujourd'hui. Une donnée qui préoccupe particulièrement les analystes pour l'avenir du pays, puisque les jeunes tendent à quitter le système éducatif plus vite et sont moins motivés pour se perfectionner.

 

Concernant la pauvreté des adultes, également en hausse depuis les années 1990, le Canada se classe encore 15e, cette fois devant le Japon et les États-Unis. Le taux de pauvreté chez les 18-65 ans a ainsi augmenté de presque 2 points en vingt ans, le plaçant parmi les trois pays connaissant la plus importante hausse d'adultes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, et faisant passer sa note de « C » à « D ». Enfin, même si le taux de pauvreté des personnes âgées a décroché un « A », il est tout de même passé de 2,9% à 6,7% en vingt ans.

 

Des inégalités de revenus en progression

 

L'étude fait également ressortir une déséquilibre grandissant dans le partage des richesses au Canada, le classant au 12e rang des pays analysés et lui attribuant un « C ». L'inégalité des revenus entre les classes les plus riches et les classes moyennes et défavorisées n'a pas cessé d'augmenter pendant les vingt dernières années. Le premier quintile a été le seul à voir sa part du revenu total national augmenter (36,5% en 1990 contre 39,1% en 2010).

 

Un autre « C » vient sanctionner l'écart de revenus constatés entre les hommes et les femmes au Canada qui se positionne 11e au classement général. Une bonne nouvelle toutefois : l'écart de revenus hommes-femmes est passé d'un peu moins de 30% en 1990 à 19% en 2010. La différence constatée pour l'ensemble des pays varie entre 8% (Norvège) et 29% (Japon)..

 

D'après l'étude, la détérioration socio-économique n'est pas irréversible à condition de considérer la pauvreté des enfants et des adultes comme un problème qu'il est nécessaire de résoudre.

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