L’apprentissage : la clé d’une insertion réussie des jeunes Canadiens ?

L’apprentissage serait-il la solution permettant d’optimiser l’insertion professionnelle des jeunes Canadiens ? C’est ce que semble croire un expert américain, auteur d’une étude récente sur les problématiques liées à la main d’œuvre.

Ces derniers temps, l’apprentissage est devenu un sujet d’étude récurrent. Au début du mois de mars, le ministre fédéral de l'Emploi et du développement social Jason Kenney, s’était en effet rendu en Europe pour se pencher sur les systèmes de formation basés sur l’apprentissage mis en œuvre par l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, c’est une étude intitulée Expanding Training in Canada commanditée par le Conseil canadien des chefs d'entreprise et réalisée par Robert Lerman, qui présente les avantages de ce système en comparant le dispositif employé au Canada à celui de pays comme l'Allemagne ou la Suisse.

Ainsi, les premiers bénéficiaires de l’apprentissage restent les jeunes eux-mêmes qui non seulement apprennent un métier, mais sont aussi rémunérés pendant leur formation, souligne l’étude. D’autre part, l’apprentissage coûte bien moins cher qu’un cycle d’études classique. De plus, les apprentis gagnent souvent mieux leur vie lors d’une formation en apprentissage, que s’ils avaient travaillé à temps plein se voyant qui plus est ôter la possibilité d’être formé à un métier. Enfin, ils ont l’opportunité d’acquérir des compétences qu’ils mettront en pratique tout au long de leur carrière, et sont beaucoup plus mobiles que le reste de la population, indique l’étude.

 

Des coûts réduits pour les employeurs

Côté employeur, les avantages sont multiples. Ils incluent des coûts d’embauche et de formation réduits, un chiffre d’affaires et une productivité accrus, car les apprentis sont plus rapides à appréhender de nouvelles fonctions que les autres. En Allemagne, les économies réalisées par les entreprises, étaient d’un peu moins de 10 000 $ par an en 2010, et d’environ 12 000 $ pour les entreprises suisses. Sur un apprentissage de trois ans, les sociétés helvètes auraient gagné plus de 80 000 $, les structures allemandes, plus de 72 000 $. En Suisse, la productivité des apprentis serait passée de 37% en première année à 75% en dernière année, et de 30% à 68% en Allemagne. Au Canada, les recettes supplémentaires générées par le travail des apprentis iraient de 120 000 $ pour un cuisinier à 338 000 $ pour un électricien de la construction, d’après un rapport effectué par le Forum Canadien sur l’Apprentissage et repris par l’étude de Lerman.

Si l’apprentissage existe depuis plusieurs décennies au Canada, il n’est pas aussi courant qu’en Europe. Ici, il vise principalement les adultes âgés de 25 ans et plus, alors qu’aucune limite d’âge minimum n’est exigée pour entrer en formation en Allemagne. De plus, le dispositif n’aide que très peu les jeunes Canadiens à faire le pas entre les salles de classe et le marché du travail, a contrario de ce qui se passe en Allemagne ou en Suisse.

 

Des carrières professionnelles prometteuses

Une collaboration plus étroite entre les écoles secondaires et les employeurs est donc indispensable, estime l’auteur de l’étude. Un programme d'orientation relatif à l’apprentissage devrait être mis en place dès la 10e année. D’autant qu’une hausse globale de la formation en entreprise donnera l’opportunité aux jeunes d’avoir un parcours professionnel plus intéressant et de réduire leur chômage. L’apprentissage peut également aider certains secteurs d’activité comme les banques, les technologies de l'information ou le commerce, à attirer les jeunes et à leur faire connaître les différents métiers de ces secteurs.

Enfin, si le système d’apprentissage était plus étendu, il permettrait d’augmenter le niveau des rémunérations des travailleurs. De la même façon, il réduirait la pression économique pesant sur les pouvoirs publics en matière de financements des collèges et des universités. Robert Lerman croit que si ces recommandations sur l’apprentissage étaient appliquées, elles pourraient générer d’importantes retombées économiques au Canada.

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