Les disparités s’intensifient sur le marché du travail canadien

 

D'un côté, des métiers en pénurie de main d’œuvre, de l'autre des chômeurs qui peinent à retrouver un emploi. Le phénomène inquiète les économistes qui y voient un frein à la croissance, comme le révèle la dernière étude de CIBC.

Alors que Stephen Harper a récemment décrit les pénuries de main d’œuvre qualifiée comme "le plus grand défi à relever" pour le Canada, l'enjeu est effectivement de taille. D'après une étude menée par CIBC, les écarts se font de plus en plus grands sur le marché du travail. Parmi les métiers en pénurie, on retrouve notamment les secteurs de la santé (médecins, infirmiers, dentistes, optométristes, nutritionnistes, pharmaciens…) et des ressources naturelles (exploitations minières, pétrolières et gazières) mais aussi la fabrication spécialisée et les services commerciaux. Aujourd'hui, pas moins de 30 % des entreprises déclarent faire face à une pénurie de main d’œuvre qualifiée, soit le double de la proportion observée en 2010. Rien d'étonnant quand on sait que ces secteurs représentent 21 % du nombre total d'emplois au Canada.

 

Des disparités géographiques

Mais alors que ces entreprises peinent à pourvoir leurs postes, les demandeurs d'emploi sur des secteurs plus traditionnels (boucherie, boulangerie, enseignement, banque…) demeurent au chômage. 250 000 d'entre eux n'ont pas retrouvé un nouvel emploi depuis plus de six mois. Cette forte inadéquation du marché du travail est toutefois plus importante dans l'Ouest canadien. Le ratio "emplois vacants sur taux de chômage" est ainsi cinq fois supérieur en Alberta qu'au Québec. Selon les économistes de CIBC, les effets de cette inadéquation sont multiples : réduction de l'efficacité de la politique monétaire, du potentiel de croissance du marché du travail et de l'économie.

 

Plusieurs solutions à venir

Pour combler le fossé, plusieurs solutions ont été mises en avant, à commencer par l'accueil d'une main d’œuvre qualifiée étrangère. C'est ainsi que le gouvernement fédéral a annoncé son intention d'admettre entre 53 000 et 55 000 nouveaux arrivants en 2013. Une bonne nouvelle pour les économistes mais qui ne suffira pas à renverser la tendance selon eux. Pour y arriver, il faudra également mettre l'accent sur l'apprentissage des jeunes vers les métiers en pénurie de main d’œuvre, mais aussi sur la reconversion de travailleurs plus expérimentés. 

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