Les essentiels de l’expérience candidat en 2016

La pénurie actuelle de main-d’œuvre qualifiée accentue l’importance pour les employeurs de soigner leurs relations avec les postulants tout au long du processus de candidature et de recrutement. Comme le révèle un sondage mené en 2015 par la firme de recrutement MRINetwork, 90 % des recruteurs considèrent que ce sont aujourd’hui les candidats qui ont le gros bout du bâton dans le marché de l’emploi.

« L’expérience candidat, c’est primordial, affirme Sandrine Théard, consultante et formatrice en recrutement à La source humaine. Elle doit être intéressante et mémorable afin que le candidat puisse en parler de façon positive à son entourage. »

Voici quelques éléments auxquels porter attention pour traiter les chercheurs d’emploi aux petits oignons.

1. La présence en ligne et l’affichage de poste

Le site Web de l’entreprise, ses comptes sur les médias sociaux et ses publications sur les sites d’emploi forment la première ligne de l’expérience candidat. Ce sont des outils privilégiés de promotion de la « marque » employeur. Ils doivent mettre de l’avant les valeurs de l’organisation et les caractéristiques qui font d’elle un milieu de travail de choix.

En outre, l’offre d’emploi doit être attrayante et claire. « C’est une forme de publicité; elle doit avoir une accroche intéressante, qui va donner une bonne première impression au candidat », explique Sandrine Théard. Les principaux intéressés partagent ce point de vue : plus des trois quarts des quelque 95 000 candidats sondés par l’organisme The Talent Board dans le cadre d’une vaste enquête menée en 2014 ont indiqué que l’offre d’emploi est à leurs yeux le document le plus important dans leur quête d’un poste.

2. Les « préliminaires » : envoi et réception du dossier

Vient ensuite pour le chercheur d’emploi le moment de poser sa candidature. L’employeur proposera pour ce faire une démarche simple et des consignes de transmission claires.

À cette étape, l’organisation doit éviter à tout prix le fameux « effet trou noir », cette désagréable impression qu’a le candidat qui n’obtient aucune rétroaction après avoir soumis son dossier. « Envoyer au moins un accusé de réception, c’est le minimum », estime la spécialiste du recrutement.

3. L’entrevue : opération séduction

Si elle pouvait autrefois s’apparenter à un interrogatoire désagréable, l’entrevue prend aujourd’hui la forme d’une opération charme menée par les deux parties. Le donneur d’emploi tâchera donc d’en rendre toutes les composantes aussi agréables que possible : le contact à l’accueil, la période d’attente, les présentations, puis l’entretien d’embauche lui-même.

Exit les questions pièges : l’entrevue devient une conversation où le recruteur donne au candidat la possibilité de se faire valoir ainsi que de poser des questions sur le poste et l’organisation.

D’ailleurs, la tendance est aujourd’hui aux entrevues qui s’éloignent des formalités coutumières, indique Sandrine Théard. « Certains recruteurs emmènent les candidats faire une marche, boire une bière ou un verre de vin, même jouer avec des blocs LEGO. » Ailleurs, fauteuils et table basse remplacent l’austère mobilier de salle de conférence. Avantage pour le recruteur : « Sorti du contexte habituel d’une entrevue, le candidat se montre au naturel. »

4. La décision

Les communications avec les nombreux postulants dont la candidature n’est pas retenue sont un aspect incontournable de l’expérience candidat. Auprès des individus contactés pour un entretien téléphonique ou une rencontre en personne, un retour personnalisé est indispensable.

Sandrine Théard invite les recruteurs à donner au message une tournure positive. Inviter le candidat dont le dossier a été écarté à rester en contact avec l’organisation sur les réseaux sociaux, par exemple. L’individu reste en effet un client actuel ou potentiel et un ambassadeur de l’organisation auprès de son entourage. Et qui sait, il pourrait s’avérer dans quelque temps le candidat parfait pour un autre poste.

En ce qui concerne les postulants pressentis pour occuper l’emploi, on les contacte rapidement pour leur décrire la suite du processus, puis négocier les conditions d’embauche.

« Il n’y a pas de secret : il faut consacrer du temps à l’expérience candidat », affirme Sandrine Théard. Du temps non pas perdu, mais savamment investi.

 

Articles récents par
Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca