Les personnes handicapées toujours confrontées à des défis persistants

Quatre ans après avoir ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, le gouvernement a publié mardi 18 février dernier, son premier rapport de suivi. Parallèlement aux initiatives mises en place aux niveaux fédéral, provinciaux et territoriaux, de nombreux défis persistent pour ces personnes parmi lesquels, la quête d'un emploi.

En ratifiant la Convention des Nations Unies en mars 2010, le Canada s'est engagé à respecter et à protéger les droits des personnes handicapées tout en permettant leur pleine participation dans la société. À l'instar des obstacles liés à la langue, à la communication, à l'apprentissage, à la formation ou à la sécurité, celles-ci doivent toujours composer avec de nombreux défis permanents affectant leur bien-être. C'est le résultat du rapport publié par le gouvernement qui révèle également que le taux de pauvreté chez les personnes handicapées dans le pays demeure un défi majeur, tout comme la quête d'un emploi et leur accession sur le marché du travail.

Une majorité de personnes handicapées sous-employée ou sans emploi

Selon les derniers chiffres publiés en 2006, environ un canadien sur sept vivait avec un handicap mental ou physique, soit 14,3% de la population. Alors que 8,6% déclaraient avoir une incapacité légère à modérée, 5,7% souffraient d'une incapacité grave voire très grave. Le taux d'invalidité étant légèrement plus élevé chez les femmes (17,7%) que chez les hommes (15,4%), alors qu'environ 43% des 4 millions de personnes âgées de 65 ans et plus faisaient face à un handicap. Le gouvernement fédéral alloue ainsi 222 millions de dollars chaque année aux provinces et aux territoires pour concevoir et offrir des programmes visant à stimuler les possibilités d'emploi pour les personnes handicapées.

Parallèlement, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont pour obligation d'offrir une aide similaire pour les quatre prochaines années. Le gouvernement conservateur a également annoncé l'allocation de 15 millions de dollars sur trois ans à l'Association canadienne pour l'intégration communautaire dans le but d'implémenter sa nouvelle stratégie de création d'emplois. Mais malgré ces initiatives et d'après les spécialistes, la majorité des canadiens vivant avec un handicap est à l'heure actuelle toujours sous-employée ou tout simplement sans emploi.

Un manque de surveillance qui fait débat

Le rapport énumère également plusieurs initiatives et programmes fédéraux, provinciaux ou territoriaux ayant pour but d'encourager et de faciliter la participation des personnes handicapées aux activités sportives, à l'éducation primaire et post-secondaire ou encore au système de justice. Tout en ne précisant pas pour autant les taux de réussite de ces initiatives. Améliorer le bien-être des personnes handicapées, augmenter leurs chances de participer à la vie économique et développer leur potentiel requiert une approche continue, multifacette et multipartenaire indique tout au plus le rapport. De quoi soulever quelques critiques.

Le coordinateur national pour le Conseil des Canadiens avec déficiences, Laurie Beachell, reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir adhéré à l'article 33 de la convention onusienne qui concerne la désignation d'un organe de contrôle indépendant pour assurer la bonne application de la convention. De son côté, le gouvernement assure mettre en œuvre cet article tant au niveau fédéral, provincial que territorial à travers une variété de mécanismes tels que les tribunaux, les commissions des droits de l'Homme, des médiateurs et des organes intergouvernementaux. À titre d'exemple, en 2012, le gouvernement a lancé le guide fédéral de référence sur l'incapacité. Un outil qui vise à s'assurer que la législation, les politiques, les programmes et les services incluent les personnes handicapées, respectent leurs droits, promeuvent des attitudes positives et sensibilisent le public à leurs besoins.

Laurie Beachell réprimande également le gouvernement pour ne pas avoir respecté l'article 33 de la convention sur les personnes handicapées qui oblige le Canada à désigner un mécanisme de surveillance indépendant chargé de promouvoir, de protéger et de surveiller la mise en œuvre de cette convention. Certains pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, la Nouvelle-Zélande ou l'Australie ont ainsi désigné leurs organismes nationaux de défense des droits de l'Homme comme agence de surveillance indépendante.

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