Parlons sécurité psychologique au travail…

On parle beaucoup de santé et sécurité au travail, tout ce qu'il faut faire pour éviter les accidents. Mais qu'en est-il de la santé psychologique? Elle est assez peu souvent considérée par les organisations, en fait.

Un sondage Ipsos Reid de 2012 révélait que 71 % des employés canadiens étaient préoccupés par la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail. Et pour cause, puisqu’au cours du mois précédent le sondage, les répondants avaient ressenti des émotions négatives au travail, telles que :

– Frustration (84 %)

– Épuisement (80 %)

– Colère (70 %)

– Anxiété (64 %)

 

À la vue de ces statistiques, le Dr Mario Messier, directeur scientifique et cofondateur du Groupe entreprises en santé, n’est pas surpris. Il souligne cependant l’importance de relativiser : « Ces personnes ont ressenti ces émotions au cours du dernier mois, et non pendant tout le mois. » Reste que selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression sera la deuxième cause d’invalidité dans le monde en 2020.

Il y a sept ans, le Groupe entreprises en santé mettait en place la Norme entreprises en santé, qui encadre les organisations dans une démarche d’amélioration de la santé globale de ses employés (physique et psychologique). Selon lui, une norme est devenue nécessaire pour engager les entreprises dans des actions concrètes : « La plupart des entreprises comprennent désormais qu’il a un problème et qu’elles ont un rôle important à jouer, mais que faire maintenant ? » 

 

Parlons solutions

Selon le Groupe entreprises en santé, le succès d’une entreprise en matière de prévention de la santé psychologique passe nécessairement par l’engagement des dirigeants, la mise en place de politiques et l’amélioration des pratiques de gestion. Le gestionnaire doit être formé pour détecter un employé à risque, mais aussi pour développer ses habiletés de communication, de reconnaissance et de rétroaction.

Bien que les gestionnaires soient des acteurs importants dans l’amélioration de la santé psychologique des employés, il n’en reste pas moins que les mentalités doivent aussi  évoluer. Selon le Dr Messier, des données récentes démontrent que les employés sont plus nombreux que les gestionnaires à stigmatiser les personnes aux prises avec une maladie mentale.

Autre point important : sans intervenants en ressources humaines et avec de petites équipes, les petites et moyennes entreprises sont généralement moins habilitées à mettre en place des outils de prévention pour la santé de leurs employés. Le programme PME en santé, sur lequel travaille le Groupe entreprises en santé, devrait aider à améliorer cette situation.

Le sondage de 2012 soulevait des préoccupations importantes des employés canadiens à l’égard de leur sécurité psychologique en milieu de travail. Quand on demande au Dr Mario Messier si les entreprises québécoises se préoccupent du problème, il répond : « Oui, elles s’en occupent de plus en plus et on voit de belles avancées depuis 10 ans, mais il reste beaucoup de travail à faire. »

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