Recruter en favorisant la diversité : une démarche

Certaines entreprises sont encore réticentes à l’idée d’embaucher des employés issus de l’immigration, des femmes ou des personnes avec un handicap. Pourtant, plusieurs études démontrent que la diversité est bénéfique en entreprise. Elle favorise la créativité, en plus de réduire le taux d’absentéisme, le roulement du personnel et les conflits.

Selon Sylvie St-Pierre, consultante en gestion des ressources humaines et diversité, l’effet de similitude joue un grand rôle dans les pratiques de recrutement. « L’être humain a une propension à être plus sympathique et indulgent envers les gens qui lui ressemblent et, à l’inverse, à être plus craintif ou sévère envers ceux qui sont différents », explique-t-elle.

Ce biais cognitif s’exerce inconsciemment et peut mener la langue, la culture, la religion, le sexe, l’âge ou le physique du candidat à primer sur ses compétences et son intérêt pour le poste. À cela peuvent s’ajouter les préjugés à l’égard de la diversité.

De plus, nombre d’employeurs recrutent parmi les réseaux de personnes déjà en place ou dans leur environnement immédiat. « Cela a un effet d’exclusion à l’égard de la diversité, souvent peu présente dans ces réseaux, dit la consultante. Ça perpétue un même modèle, qui est celui de la majorité. »

Ainsi, signaler qu’on est ouvert aux minorités visibles dans l’offre d’emploi est un premier bon pas à franchir, mais encore faut-il savoir lutter contre les biais cognitifs lors de l’entretien d’embauche. « Moins les pratiques de recrutement sont encadrées, plus les biais sont susceptibles de s’insinuer et d’influencer les processus », signale Sylvie St-Pierre.

Favoriser les grilles d’évaluation

En outre, les grilles d’évaluation sont de bons outils pour obtenir une analyse juste et conforme de la qualification du candidat. Sylvie St-Pierre suggère en outre d’associer une note à chacune des qualifications requises. « À compétences comparables, il y aura de meilleures chances que les évaluateurs accordent des notes similaires, peu importe les caractéristiques ethniques (ou autres) des candidats », croit-elle.

De plus, les recruteurs sont invités à s’interroger sur les exigences du poste. Certains d’entre eux ont tendance à surévaluer les compétences demandées. Est-ce que l’employé doit réellement détenir une maîtrise parfaite du français pour effectuer les tâches ? « Parfois, on se rend compte que ce n’est pas nécessairement le cas », note la consultante en gestion des ressources humaines et diversité.

Advenant un test, il est préférable de mettre les questions en contexte pour clarifier les attentes et éviter les mauvaises interprétations. « En Amérique du Nord, on s’attend à ce que l’employé agisse de lui-même, fait remarquer Sylvie St-Pierre. Dans d’autres cultures, le comportement attendu peut être de consulter le superviseur avant d’agir. »

Enfin, les grilles standardisées sont également bénéfiques pour les entreprises. « Elles permettent de traiter tout le monde sous les mêmes critères, d’être plus objectif et plus précis », conclut Sylvie St-Pierre en précisant qu’il faut savoir être rigoureux tout en sachant faire preuve de flexibilité.

Articles récents par
Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca