Esprit de Noël es-tu là dans notre vie au travail ?

Croyez-vous encore au Père Noël ?

Il paraît que cette année, le Père Noël est fatigué. Voilà de quoi inquiéter, même les plus jeunes, sur la capacité de ce bon vieux Santa Claus à garnir nos bas déjà suspendus à la cheminée ! Croire au Père Noël aujourd’hui c’est rêver à un monde parfait où « si on est bien obéissant » on sera récompensé. Hélas, ce n’est pas toujours vrai, car le Père Noël ne passe pas chaque année au pays des marchés financiers. Et si, avant tout, croire au Père Noël c’était faire « acte de bonté » en gardant à l’esprit que la magie de Noël opère principalement pour ceux qui adoptent un style de comportement et de vie fondés sur la générosité à l’année longue. Incompatible avec le monde des affaires dites-vous ? Il n’est pourtant pas question de sacrifier les lois de la performance et de la rentabilité au profit d’une charité forcenée.

Il s’agit plutôt de partager ses talents et ses compétences avec les autres pour les faire avancer, pour les aider et pour les valoriser. Un acte gratuit est parfois un investissement beaucoup plus rentable que celui qui est calculé, et les gens restent toujours surpris que l’on puisse agir dans leur intérêt sans chercher à les rendre redevables. C’est en usant de cette générosité avec toute la sincérité dont vous êtes capables que le Père Noël reconnaîtra vos efforts. Dans la vie professionnelle, faire acte de générosité n’est pas obligatoirement lié à une compensation financière. Verser une prime de fin d’année en guise de reconnaissance n’a pas toujours la même valeur qu’une parole, un geste, un merci dans la spontanéité de l’instant. Ce sont souvent les choses les plus élémentaires qui vont droit au cœur. N’avez-vous jamais entendu des gens regretter un simple dîner d’équipe comme Party de Noël plutôt qu’une grande soirée sans les conjoints (budget oblige !).

Dans le même ordre d’idée, un directeur financier me confiait que s’il y avait bien une chose sacrée à Noël dans son entreprise c’était le bon d’achat offert chez l’épicier du coin pour la dinde, joint au chèque de paie de décembre. Une tradition aussi vieille que l’entreprise et que rien ne ferait changer, foi de son Président ! Si nous réfléchissions un peu sur notre façon de partager et de donner au bureau. Ce n’est pas seulement à partir du 1er décembre que l’on renforce l’esprit de solidarité dans une équipe. C’est une démarche de longue haleine qui repose sur des valeurs fondamentales. Respecter ses employés, ses clients, ses fournisseurs et ses collègues. Être à l’écoute, faire preuve d’empathie, savoir se rendre disponible, chercher à les comprendre, savoir les remercier sont autant de marques de générosité qui composent l’essence d’une attitude professionnelle responsable. À force de se concentrer uniquement sur nos objectifs personnels, on en oublie que notre réussite dépend aussi des autres. Vous n’avez pas le temps, dites-vous ? On dit pourtant que ceux qui sont les plus disponibles pour les autres sont ceux qui sont le plus occupés…

Savoir donner pour mieux recevoir est la clé. Je pense à toutes ces familles qui arrivent complètement brûlées le soir de Noël par des semaines de travail surchargées par des dossiers empilés sur le coin du bureau dans l’attente d’un meilleur moment, par un stress accumulé, et des séances de magasinage intensives. À ce chapitre en particulier, sachez que l’inventeur du Père Noël n’est nul autre que Coca Cola, qui en 1931 a donné naissance au Père Noël tel qu’on le connaît aujourd’hui pour augmenter ses ventes en hiver. Le Père Noël n’est donc rien d’autre qu’une création marketing. N’y a t il pas peut-être dans cette frénésie de consommation une certaine volonté de se déculpabiliser qui n’a rien à voir avec la générosité ? Un peu comme si en offrant plus de cadeaux, on achetait la paix.

Personnellement j’y vois plusieurs similitudes avec certains modes de management. À titre d’exemple, une de mes amies a reçu de son patron au Noël dernier « Shut up and make more money » par l’auteur William G. Radin aux Editions Innovative Consulting. Je ne lui ai pas demandé si elle l’avait remercié pour son subtil présent… Finalement, croire encore au Père Noël en 2003 c’est imaginer une entreprise parfaite qui favoriserait le développement d’un comportement fondé sur la générosité. Une organisation où les employés auraient du temps les uns pour les autres, seraient à l’écoute des difficultés de leurs collègues et chercheraient ensemble des solutions pour faire avancer les projets. Ils partageraient leurs connaissances, leur savoir faire et leur réseau pour mettre en commun une vision commune et la réaliser.

Enfin, une entreprise où il n’y aurait pas de « Chef », mais seulement des sages qui viendraient en aide aux plus jeunes et qui leur serviraient de guide, un endroit où la politique servirait les intérêts de tous et pas seulement des dirigeants. En 2004, n’attendez pas la période des fêtes pour écrire des cartes de souhaits, de félicitations ou de remerciement puisque l’on sait que le simple fait de recevoir du courrier fait du bien à l’âme. Partagez l’information, communiquez votre enthousiasme et offrez votre aide, soulignez les bons coups de vos collègues, faites-leur plaisir sans stratégie autre que celle de vouloir les valoriser et leur donner le sourire. C’est cette reconnaissance qui vaut bien plus que n’importe quel geste que l’on devra vous rendre au centuple, car l’autre saura reconnaître cette forme d’altruisme qui fait de vous quelqu’un de meilleur. Nathalie Francisci, Adm.A, CRHA Présidente Venatus Conseil

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