Le temps de travail en question

Ces dernières années, le Canada montre paradoxalement une baisse du temps annuel consacré au travail et une augmentation des heures supplémentaires. Regards croisés sur différentes études.

Selon Statistiques Canada, le temps de travail annuel moyen a légèrement baissé au Canada ces deux dernières décennies, passant de 1 805 heures par travailleur en 1980 à 1 736 en 2007. Ces données ne sont pas surprenantes puisque la tendance est à la diminution du nombre d’heures passées au travail dans tous les pays industrialisés. Pour autant, selon les indicateurs de l’Organisation international du travail (OIT) qui publie ses résultats chaque année, le Canada reste un des pays industrialisés qui consacre le plus temps au travail. La population active canadienne travaille, en effet, moins que les Étasuniens, les Australiens ou les Japonais, mais davantage que les Européens.

De province à province, des contrastes marqués

Une étude de Statistiques Canada datée du 18 mars 2008 révèle que les travailleurs québécois ont la plus courte semaine de travail de toutes les provinces canadiennes en 2006 (temps partiel et temps plein combinés), soit une semaine de 35,5 heures en moyenne. Cela représente une baisse de 0,8 heures depuis 1997, le plus fort recul observé parmi les provinces, la moyenne étant de 36,5 heures au Canada. En revanche, la province de Terre-Neuve-et-Labrador enregistrait la moyenne la plus élevée au Canada en 2006 avec 38,9 heures de travail par semaine, soit une augmentation de près d’une heure depuis 1997.

Heures supplémentaires

Concernant les heures supplémentaires, elles s’élèveraient en moyenne à 145 heures par an pour les Canadiens. Une enquête publiée par Workopolis fin août 2008 révèle que la population active canadienne travaille, chaque semaine, en moyenne trois heures de plus que les heures stipulées sur leur contrat de travail. D’après l’étude, 51 % des actifs considèrent que c’est ce que l’on attend d’eux, un quart déclarent qu’ils ne peuvent quitter leur travail avant de l’avoir fini et 22 % évoquent des raisons financières. Mais les heures supplémentaires s’expliquent aussi par la nature-même de certaines catégories d’emplois, comme pour les médecins urgentistes ou les pompiers. Autre explication évoquée : le manque de personnel selon 35 % des Canadiens actifs. Une situation surtout constatée dans l’Ouest canadien. Notons une divergence de point de vue selon les sexes : la raison principale pour laquelle les femmes travaillent plus d’heures serait qu’elles veulent prouver leur valeur, alors que les hommes le feraient principalement pour faire valoir leur carrière.

Pour finir, l’étude indique que presque 60 % des Canadiens estiment leur charge de travail normal, un tiers la considèrent élevée et 9 % pas assez. L’âge est d’ailleurs un facteur déterminant dans la perception de la charge de travail : 40 % des personnes interrogées de 50 ans et plus estiment beaucoup travailler, contre seulement 20 % des 16-24 ans.

Pas forcément plus productifs

Le nombre d’heures de travail ne quantifie pas forcément la productivité. Par exemple, selon une étude de Statistiques Canada du 14 mai 2008, les provinces de l’Alberta et de la Colombie Britannique enregistrent pour la deuxième année consécutive la plus forte augmentation d’heures passées au travail dans les secteurs de la construction, du commerce de gros, des services d'enseignement et des soins de santé… alors que leur taux de productivité est en baisse. D’autre part, d’après l’étude mondiale de la productivité 2008 de Proudfoot Consulting, le temps improductif des managers ca'

Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca