Liste de ce que les recruteurs ne sont plus capable d’entendre de la part des candidats

Cher candidat,

Cela va peut-être te paraître bizarre, mais cette année, j’ai eu envie de t’écrire à toi plutôt qu’à un Père Noël imaginaire pour communiquer mes souhaits. Et pourquoi pas ? Tu me demandes bien ce qu’il faut dire ou faire pour obtenir une promotion ou un nouvel emploi, il faut bien que tu saches ce que je ne suis plus capable d’entendre ! Sais-tu que ma plus belle récompense me vient d’un mariage heureux et durable entre un candidat et une organisation ? Pour mener à bien cette mission il faut déceler quel individu tu es réellement, au-delà de toute apparence. Sans une collaboration sincère et authentique de ta part, nos rencontres sont bien ordinaires et, pire, elles se ressemblent toutes. Alors, s’il te plaît en 2006, ne me dis plus :

  • « Je veux des défis ! » Je comprends bien que tu recherches un nouvel emploi qui va t’apporter plus de stimulation. Mais, peux-tu me dire plutôt quelle est la nature des défis que tu recherches ? Trop souvent tu n’as pas la réponse à cette question.
  • « Je recherche un équilibre de vie. » La conciliation travail-famille je suis la première à être pour. Le problème c’est qu’elle a un prix. La question fondamentale ne concerne pas l’équilibre travail-vie personnelle mais plutôt l’équilibre entre les défis que tu vises et ce que tu es prêt à consentir comme efforts personnels pour les atteindre et les dépasser.
  • « Je suis un gestionnaire porte ouverte. » Surtout depuis que les bureaux sont à aires ouvertes ! Allez, un peu de sincérité et au diable les phrases toutes faites… Il n’y a aucun mal à reconnaître que l’on n’est pas fait pour la gestion de personnel. Être un leader n’est pas donné à tout le monde et il y a de très belles carrières qui se font sans avoir la responsabilité d’une équipe.
  • « Je recherche une entreprise dynamique et en croissance. » En toute confidence, je connais peu de gens qui recherchent des entreprises en difficultés, dans industries stagnantes et dans des locaux poussiéreux. Peut-on se parler du genre de valeurs qui te rejoignent et qui font qu’au-delà de la performance de certaines organisations, tu vas adhérer à la mission et au style de gestion offert ?
  • « Le salaire n’est pas ma priorité. » C’est faux et archi faux ! Rares sont les individus qui sont prêts à accepter une baisse de salaire ou même un changement pour la même chose, sinon tu ne nous dirais pas en fin de processus : « Je ne vais quand même pas changer quatre trente sous pour une piastre ! »
  • « J’ai fait le tour du jardin. » C’est possible et je reconnais que cela arrive. Néanmoins, si je regarde les statistiques et le cv que tu m’envoies, tu changes d’emploi tous les deux ou trois ans. Comment peux-tu vraiment faire le tour du jardin en l’espace de deux ans ?
  • « Je veux être proche du pouvoir décisionnel. » Pourtant tu me dis que tu n’as pas d’intérêts (ou d’habiletés ?) pour la politique… As-tu réfléchi à ce que cela implique ?
  • « Je veux être reconnu à ma juste valeur. » Tout le monde veut avoir de la reconnaissance. On n’a pas toujours les patrons que l’on aimerait mais sais-tu suffisamment te mettre en valeur, faire connaître tes bons coups dans ton organisation ? As-tu aussi simplement posé la question à ton supérieur ou tes collègues sur ce qu’ils pensaient de toi ?
  • « Je m’attends à ce que mon recruteur m’appelle pour me proposer de belles opportunités. » Tu as raison, c’est mon métier. Mais un recruteur n’est ni un coach ni un conseiller en orientation et il ne se substitue pas à ton propre réseautage. C’est aussi à toi de te prendre en mains et d’être proactif. Un recruteur a ses limites et il travaille en premier lieu pour son client : l’entreprise. Il faut être réaliste et veiller à ne pas avoir trop d’attentes envers lui et surtout ne jamais remettre dans les mains d’un tiers la gestion de ta carrière car cela t’appartient.
  • « Je ne crois plus aux belles promesses des employeurs. » Les dernières années n’ont pas été tendres avec les candidats. Plusieurs ont perdu leur emploi, ont vécu des restructurations, compressions, baisses d’effectifs et surcroît de travail. Il faut pourtant rester positif et confiant car la frustration et la méfiance ne sont pas des sentiments propices à la construction de relations durables. « Think positive ! ».

Sur ce, cher candidat, je te souhaite tous mes meilleurs vœux pour 2006 et une carrière à la hauteur de tes attentes. Et, comme il n’y a pas de liste de voeux sans engagements en contrepartie, je n’oublierai pas de mon côté, qu’il n’y a de bonnes réponses qu’aux bonnes questions…

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