Nouvelle-Zélande : un nouvel eldorado pour seniors


Généralement, lorsque les experts abordent les effets du vieillissement de la population sur le monde du travail, leur constat est sans appel : nous allons devoir travailler plus longtemps, sans garantie d’accès à une retraite au soleil. Ce constat, peu réjouissant, soulève un autre problème de taille. Comment lutter contre les difficultés que rencontrent aujourd’hui les plus de 50 ans pour trouver un emploi ?

À de nouveaux problèmes, de nouvelles approches. Les pays qui, habituellement, servent de modèle, traversent actuellement, ou traverseront prochainement, la même crise de renouvellement de la masse salariale. Exit donc les modèles suédois, allemand ou japonais. Curieusement, la solution pourrait venir d’un pays dont les résultats, tant économiques que sociaux, servent rarement de référence : la Nouvelle-Zélande.

En effet, selon les statistiques de 2005 de l’OCDE, dans cet archipel de l’hémisphère Sud, 77 % de la population âgée de 50 à 64 ans occupe un emploi. En comparaison, la moyenne mondiale est de 53 % et, au Canada, elle s’élève à un peu plus de 60 %. Mais la comparaison s’arrête là, car au Canada ce taux a tendance à diminuer depuis une vingtaine d’années, tandis qu’il a doublé en l’espace de 15 ans en Nouvelle-Zélande.

Cette augmentation n’est pas le résultat d’un processus législatif ou d’une incitation à l’embauche des plus de 50 ans grâce à des subventions. Il s’agit avant tout d’une révolution dans les mentalités néo-zélandaises, d’une prise de conscience qui se traduit par des actions. La première raison pour expliquer cette transformation est que le vieillissement n’est pas propre aux salariés, mais qu’il touche tout aussi bien leurs employeurs. Ainsi, les dirigeants d’entreprise, plus compréhensifs, cernent mieux les difficultés et les besoins que rencontrent leurs employés quinquagénaires.

Souvent montrés du doigt pour leur manque de flexibilité, les salariés âgés n’ont pas pour autant que des lacunes. Bien au contraire. En Nouvelle-Zélande, la tendance est à la mise en valeur des avantages que procure la présence d’une personne de plus de 50 ans au sein d’une entreprise. L’expérience tient une place prépondérante. En effet, les salariés plus âgés font face depuis longtemps à des problèmes récurrents dans le monde du travail et leur expertise est souvent précieuse. Beaucoup d’entre eux ont travaillé dans d’autres entreprises et parfois d’autres secteurs d’activités. Ils peuvent donc faire profiter leurs nouveaux employeurs des relations qu’ils ont bâties tout au long de leur carrière.

La fidélisation des salariés est une préoccupation majeure des entreprises. Et, une fois de plus, les baby-boomers néo-zélandais arrivent à la rescousse. La loyauté envers son entreprise est une valeur qui tend à disparaître chez les nouvelles générations. Pour diminuer la rotation du personnel, les entreprises comptent de plus en plus sur leurs salariés âgés pour transmettre leurs valeurs au même titre que leur savoir-faire. Un exemple à suivre de l’autre côté du globe ?…

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