Un concours de congédiement pour amener les employés à démissionner

Une juge d’État du côté des ex-employés, invoquant le contexte de travail « intolérable »

Un article, écrit par Clark Kauffman, met en lumière le comportement irresponsable d’un chef d’entreprise envers ses salariés. À 57 ans, William Ernst, propriétaire de la chaîne de magasins QC Mart, a lancé en mars le concours suivant : « Devinez qui sera le prochain caissier ‘viré’? » et a fortement mobilisé ses employés pour qu’ils y participent. Alors que le fonctionnement est simple – inscrire sur une feuille le nom de la prochaine personne « virée », le jour, l’heure et son propre nom –, le résultat est affligeant, car il crée une ambiance de travail affreuse. De plus, les employés sont à la merci de faux-clients qui se rendent incognito dans les différentes boutiques, plusieurs fois par semaine, pour repérer les moindres fautes (port de la casquette, utilisation du cellulaire, oubli du chandail de QC Mart…). Une fois la faute repérée et la personne licenciée, les enveloppes sont ouvertes et le lauréat se voit attribuer une récompense de 10 $. Et le concours reprend avec à la clé un nouveau vainqueur, mais surtout une nouvelle personne licenciée…

Ce procédé ne laisse pas sans voix les employés ni même les responsables de magasin. C’est ainsi que Misty Shelsky et certains de ses collègues ont fait le choix de quitter « ce boss de l’enfer » en présentant leur démission. Afin de pouvoir bénéficier de l’assurance emploi s’en est suivi un véritable bras de fer avec l’employeur. Alors qu’une superviseure de district de QC Mart, Anna DeFrieze, contestait la « mauvaise attitude des salariés qui ne respectaient pas les règles, qui utilisaient un langage non approprié, qui jouaient aux jeux vidéo pendant les heures de travail », Misty Shelsky mettait en avant le contexte de travail épouvantable dû au concours mis en place par ce chef d’entreprise.

La juge Susan D. Acherman, spécialisée en droit administratif, a tranché en faveur des salariés qui, « en raison de ce concours ridicule, devaient travailler dans un univers déplorable dans lequel William Ernst avait souhaité monter les salariés les uns contre les autres ». Conclusion de cette affaire, Misty Shelsky peut désormais bénéficier d’une assurance emploi. William Ernst, quant à lui, n’a souhaité faire aucun commentaire sur cette affaire.

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