Immigrants et marché du travail : un état des lieux

Plusieurs statistiques existent sur l’immigration et le marché de l’emploi. Avec tous ces chiffres, facile de s’y perdre ! Un rapport publié en septembre 2018 par l’Institut du Québec (IdQ) permet toutefois d’y voir plus clair. Entrevue avec un de ses auteurs, l’économiste Sonny Scarfone.

En bref

D’après le rapport de l’IdQ, le Québec aurait accueilli 52 388 immigrants permanents en 2017. De ce nombre, 85 % habiteraient dans la grande région de Montréal, 60 % proviendraient de l’immigration économique et 42 % maîtriseraient le français.

En baisse

L’IdQ note qu’au Québec, entre 2007 et 2017, le taux de chômage des immigrants âgés de 25 à 54 ans a oscillé entre 10 % et 13 %, pour finalement atteindre 8,7 % en 2017 et 6 % en août 2018. « Une chute de points de pourcentage encourageante », estime M. Scarfone.

Autre constat : en 2017, le taux de chômage des immigrants âgés de 25 à 54 ans établis au Québec depuis cinq à dix ans était de 6,4 %, un taux comparable à celui de l’Ontario (6,3 %). Cependant, pour les immigrants de cette même catégorie d’âge établis au Québec depuis moins de cinq ans, il s’élevait à 14,1 %, en comparaison à 9,3 % en Ontario.

Ainsi, il semblerait que l’intégration économique d’un immigrant prendrait un peu plus de temps dans la Belle Province que chez sa voisine ontarienne… « Une situation qui pourrait s’expliquer, entre autres, par le bilinguisme exigé du marché du travail québécois », avance M. Scarfone.

En hausse

Le rapport met aussi en lumière le taux d’emploi, c’est-à-dire la proportion des immigrants qui travaillent. Alors qu’il était de 72,1 % en 2007, il a atteint 77,8 % en 2017, à quasi-égalité avec celui de l’Ontario (78,4 %). « Mais attention ! Ces chiffres ne disent rien sur la nature des emplois, explique le spécialiste. Sont-ils précaires ou non ? Dans le domaine d’expertise des immigrants ou non ? » Des questions importantes, selon lui, si on veut parler d’intégration économique réussie.

Par ailleurs, le taux de rétention serait également à la hausse : 84,3 % des immigrants habiteraient encore au Québec cinq ans après leur arrivée, en comparaison à un taux de 75 %, il y a une décennie.

En mode solution

Malgré des taux de chômage, d’emploi et de rétention encourageants chez les immigrants, comment améliorer la situation ? Dans un rapport de décembre 2016, l’IdQ propose quelques pistes de solutions, telles qu’attirer les immigrants en région… et interdire, à l’instar de l’Ontario, l’exigence d’une expérience de travail canadienne.

 

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