Les vertus de la microgestion

La microgestion n'est pas toujours le fléau que l'on croit. Elle peut même devenir un outil nécessaire dans certaines situations. En voici 4.

Le terme microgestion a d’entrée de jeu une connotation négative, concède Pierre Boudreault, CRHA et chef de pratique, développement des leaders : « On pense aussitôt au patron qui regarde sans cesse par-dessus l'épaule de ses employés. »

Selon lui, ce mauvais trait patronal provient de ce qu'on apprend sur les bancs d'école : « Aujourd'hui encore, on enseigne la gestion à partir du P.O.D.C. (Planifier, Organiser, Diriger et Contrôler). Trop souvent, le contrôle prend le dessus. »

À l'autre bout du spectre, la macrogestion a également ses travers, prévient le chef de pratique : « Il y a actuellement une tendance à croire au mythe du héros gestionnaire qui, du haut de ses fonctions, développe sa vision, établit ses standards et en laisse le déploiement à ses employés. » On risque ici aussi d’avoir de mauvaises surprises. 

Pour sa part, Pierre Boudreault croit surtout au leadership « situationnel », où différents types de leadership conviennent à différents types de situation.

Voici 4 situations où la microgestion est de mise.

1. Pour encadrer un employé qui sous-performe

La microgestion peut servir à remettre un employé sur le bon chemin, mais de manière ponctuelle, et avec des objectifs bien précis : « On rencontre l'employé le lundi et on lui donne des objectifs pour la semaine. On le rencontre le vendredi et on fait le bilan », illustre le chef de pratique.

« Si ça devient la norme, prévient-il, on risque d’encourager la dépendance, plutôt que l’autonomie de l’employé. »

 2. Pour redresser la barre de l'entreprise

Idem si c'est l'entreprise au grand complet qui sous-performe. La microgestion peut être l'occasion de fixer des objectifs à brève échéance, pour voir comment performe chaque secteur de l’entreprise.

Mais le but doit être d'améliorer les processus, plutôt que d'effectuer du contrôle pour du contrôle, dit le chef de direction : « On ne veut pas s'aliéner les meilleurs éléments de l’équipe et mettre en doute leur expertise. »

L'échange d'information peut se faire de manière informelle : « Exercices de résolution de problèmes, séances de brainstorming… énumère Pierre Boudreault. Tant qu'on mise sur la confiance envers ses employés plutôt que sur la méfiance, on est sur la bonne voie. »

3. Pour assurer le service à la clientèle

« La légende veut que Walt Disney interdisait l'air climatisé à ses gestionnaires pour éviter qu'ils passent tout leur temps dans leur bureau, raconte Pierre Boudreault. En fait, il désirait que ses gestionnaires passent 70 % de leur temps sur le terrain, pour mieux connaître la clientèle. »

S'impliquer auprès des clients est donc une approche gagnante. En cas de plainte, le gestionnaire pourra identifier rapidement le problème et corriger le tir.

4. Quand on avance dans l'inconnu

Lancer un nouveau produit ou mettre en place une nouvelle stratégie d’affaires demande habituellement de repenser une partie des activités de l'entreprise pour les adapter au nouveau contexte.

Un gestionnaire avisé voudra suivre ce processus de près afin de partir sur de bonnes bases. La microgestion devient l’outil pour encadrer son équipe tout au long de la démarche.

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