L’inévitable montée du travail autonome

Les profonds changements sociaux, économiques et surtout technologiques que nous vivons à l’heure actuelle bousculent bien des manières de penser, de vivre et de faire. Prenons par exemple le salariat, l’une des solides fondations sur laquelle s’appuyait le monde du travail voilà à peine quelques décennies, et qui s’effrite lentement mais sûrement, cédant peu à peu le pas à une réalité de plus en plus présente, le travail autonome.

Certes, le travail autonome n’est pas nouveau, mais ses contours ont historiquement souffert d’un manque de précision. Phénomène en forte croissance, le travail autonome est aujourd’hui beaucoup mieux circonscrit. 

L’inévitable montée du travail autonomeComme le mentionne le McKinsey Global Institute dans un rapport[1] publié à ce sujet, on peut désormais définir le travail autonome comme une activité caractérisée par un haut degré de contrôle et d’autonomie, par l’établissement de relations de courte durée entre le travailleur autonome et ses clients, dans un dernier temps, et par le paiement à l’acte ou à la tâche. Toujours selon le même rapport, les travailleurs autonomes des États-Unis et de l’Europe des Quinze constitueraient à ce jour entre 20 % et 30 % de la population active de ces deux ensembles, soit environ 162 millions de personnes. La firme Intuit n’en pense pas moins pour autant, elle qui affirme dans un récent rapport[2] que les travailleurs autonomes pourraient composer jusqu’à 45 % de la force de travail au Canada d’ici la fin de l’actuelle décennie. Mais attention, le portrait du travailleur autonome est loin d’être monochrome! Le McKinsey Global Institute signale en effet que si plus des deux tiers (69,8 %) des quelque 162 millions de travailleurs estimés ont adopté ce mode de vie professionnel par préférence, le travail autonome ne constitue toutefois qu’un revenu d’appoint pour plus de la moitié (55,5 %) d’entre eux.

Par choix ou par nécessité, la roue est en marche et il est clair que le phénomène du travail autonome est appelé à croître davantage dans les années et les décennies à venir. Et pour la profession comptable, ce ne sont là que de bonnes nouvelles! Car si le travail autonome implique une bonne dose d’indépendance et d’autonomie, il implique également un certain isolement, parfois doublé d’une méconnaissance des concepts et des outils comptables de base, instruments essentiels à la bonne santé financière du travailleur autonome. Force est de constater que les travailleurs autonomes ne sont pas tous versés en tenue de livres ou en optimisation fiscale! Le rapport de la firme Intuit mentionné plus haut indique que deux travailleurs autonomes sur trois reconnaissent le fait qu’une meilleure compréhension des bases financières reliées à leur activité professionnelle leur serait utile!

Multiplicité des engagements, fragmentation des tâches, gestion du revenu, perception des taxes, paiement des impôts sur le revenu : autant de défis qui se présentent aux travailleurs autonomes, et autant d’occasions pour les comptables de mettre à profit leur expertise pour ces travailleurs du nouveau millénaire!            

 

[1] McKinsey Global Institute. Independent Work: Choice, Necessity, and the Gig Economy. Octobre 2016.

[2] Intuit Quickbooks. The Rise of the Self-Employed Economy in Canada. Janvier 2017.

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