Combien coûte une embauche ratée à une entreprise?

Des heures à éplucher les CV, à passer des candidats en entrevue et à les former une fois le choix fait… Un long processus coûteux, surtout s’il se solde par un congédiement ou un départ peu après l’embauche. Mais quel est le véritable coût d'un recrutement manqué, et comment le calcule-t-on?

 

Pas besoin d’être comptable pour se douter qu’une embauche ratée coûte beaucoup d’argent. Au premier rang des facteurs auxquels on pense tout de suite, on trouve le salaire comme tel et les sommes et le temps investis pour chaque étape du recrutement.

En l’absence de données précises sur le sujet au Canada, il faut se tourner du côté américain où le ministère du Travail a établi qu’une mauvaise embauche coûte à l’employeur environ 30 % du salaire de l’employé pendant sa première année.

Et selon le National Business Research Institute (NBRI), ce pourcentage augmenterait plus le salaire est élevé.

Eric Tondo, cofondateur de la plateforme de recrutement prédictif Biglittlejob.com, s’est penché sur l’impact d’une mauvaise embauche afin de proposer un outil qui aiderait une entreprise à maximiser ses chances de succès dans son recrutement. « Pour un poste de cadre ou un poste stratégique, un recrutement manqué avoisinerait les 300 000 $ », soutient-il.

 

L’effet domino d’une mauvaise décision

D’autres vont encore plus loin dans les facteurs pouvant influencer le coût total d’un recrutement manqué. Une infographie réalisée par le site Resoomay et publiée par Recruiter.com illustre son « vrai » coût qui prend en compte les coûts liés au recrutement, la rémunération totale, la dégradation de la performance des équipes, les indemnités de départ, les erreurs, les manquements et les occasions d’affaires manquées.

Selon une infographie du blogue TheUndercoverRecruiter, en se basant sur le salaire de 62 000 $US annuel d’un cadre de deuxième échelon qui a été congédié après deux ans et demi, il en coûterait 840 000 $US à un employeur pour « s’être trompé » ! Des chiffres qui semblent un poil sensationnalistes, mais l’infographie a tout de même le mérite de décrire l’ensemble des dépenses dont il faut tenir compte lorsqu’il est question d’une embauche ratée.  

Certains facteurs sont toutefois plus difficiles à évaluer. En effet, s’il est plus facile de déterminer le nombre de clients perdus en raison d’un mauvais employé, il est plus difficile de prévoir le nombre de clients « potentiels » perdus en raison du mauvais bouche-à-oreille.

De plus, le phénomène de la pomme pourrie peut avoir des conséquences désastreuses sur toute une équipe de travail. Selon un sondage mené par Robert Half, un important service de dotation en personnel mondial, la majorité des 270 directeurs financiers travaillant dans une entreprise canadienne sondés ont indiqué que l’affaiblissement du moral des employés et la perte de productivité constituaient les principales répercussions d’une mauvaise décision d’embauche, soit respectivement de 41 % et de 34 %.

Un employé moins performant ajoute donc de la pression sur les autres, qui devront parfois travailler davantage pour réparer les erreurs de ce dernier. Si la situation se dégrade, les autres membres de l’équipe pourraient même être tentés de quitter le navire.

Ces chiffres astronomiques appuient encore plus le besoin de raffiner les techniques de recrutement afin de réduire les risques de faire de mauvais choix. 

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