Syndicalisme : mobiliser les jeunes travailleurs

Pour demeurer à l’avant-garde des luttes pour les droits des travailleurs, le mouvement syndical québécois et canadien doit se renouveler constamment, en s’adaptant aux changements sociaux et économiques en cours. La mobilisation de la relève est un élément clé, alors que plusieurs défis postpandémie émergent.

Selon la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec, le taux de syndicalisation des jeunes est d’environ 35 %. C’est légèrement plus bas que la moyenne québécoise de 39 %, un chiffre provenant des données pour l’emploi de 2019 du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO). Un besoin de flexibilité des jeunes, illustré par la tendance du slashing, qui consiste à cumuler volontairement plusieurs emplois, ou du job hopping – le fait de changer d’emploi fréquemment –, complexifie la tâche des syndicats pour les fédérer.

La Centrale des syndicats du Québec organise depuis six ans sa Semaine de la relève syndicale afin de susciter l’adhésion de nouvelles personnes aux syndicats, aux fédérations et à la Centrale. De son côté, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) a axé son congrès 2023 sur l’avenir du syndicalisme et réfléchit à d’autres manières de joindre les jeunes, plus individualisés, notamment par les réseaux sociaux. L’évolution du marché du travail, actuellement plus favorable aux employés avec la pénurie de main-d’œuvre, pousse à s’intéresser à ce que souhaitent les jeunes. 

Ce que souhaite la relève

D’après une récente étude menée par Angus Reid pour Indeed Canada, l’équilibre entre le travail et la vie personnelle est fondamental, pour la génération Z. Parmi les personnes interrogées au Québec, 76 % considèrent que c’est même « un élément primordial quant à la fidélité envers une organisation ». La moitié des répondants est même prête à faire « un compromis sur un salaire plus avantageux » pour profiter de temps libre.

En forte hausse depuis la crise de COVID-19, le télétravail fait partie des options populaires, mais il doit être encadré à l’avantage des travailleurs et travailleuses, selon la FTQ, qui en a fait un dossier prioritaire lors de son congrès annuel. « L’exercice du télétravail doit être un choix libre, éclairé et révocable, en tout temps, pour chaque personne salariée », estime le syndicat.

Les changements climatiques et l’adaptation de nos sociétés à leurs conséquences sont également au centre des préoccupations, au même titre que les enjeux sociaux tels que la reconnaissance du racisme et du sexisme systémique en milieu de travail.  

 

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