Bâtir une équipe multigénérationnelle: plutôt oui que non!

Les baby-boomers, les X, les Y et maintenant les Z. Ce sont quatre générations qui se côtoient désormais dans les entreprises. Un défi pour les gestionnaires qui ont à faire cohabiter des employés animés par des valeurs bien différentes. Mais cette nouvelle réalité constitue aussi une chance d’aller plus loin ensemble.

 

Les membres de la génération Z, nés à partir de 1995, font progressivement leur entrée dans le monde du travail. Des jeunes qui n’auront jamais le connu le monde sans Internet ni téléphone cellulaire alors qu’à leur âge, certains baby-boomers n’avaient même pas encore la télévision. 

 

Des exceptions

Les faire travailler ensemble semble a priori un casse-tête pour les gestionnaires.  Dans certains cas, des projets peuvent mieux avancer quand ils sont menés par des  équipes  homogènes en termes d’âge. « Les gens d’une même génération travaillent souvent au même rythme », reconnaît Daniel Tanguay, président-directeur général de Détail formation, une entreprise montréalaise qui aide les gestionnaires et les employés de petites entreprises à développer leurs compétences.

 

D’ailleurs, les cheveux blancs se font rares dans les start-ups. « Elles veulent des gens malléables, et c’est vrai qu’elles ont plus de chance d’y parvenir avec des jeunes », note Didier Dubois, conseiller en ressources humaines agréé et co-fondateur, avec Émilie Pelletier, du groupe-conseil HRM qui s’est spécialisé en attraction et fidélisation des employés.

 

Autre cas de figure, celui des entreprises dont les exigences en matière de service à la clientèle particulièrement attentif sont plus facilement remplies par les baby-boomers ou dont le marché ciblé est celui des seniors. « Avoir des employés ayant le même âge que les clients visés est une plus-value, constate Émilie Pelletier. Mais rien n’empêche les baby-boomers qui servent d’autres baby-boomers de former les plus jeunes aux besoins spécifiques de ce groupe d’âge. » 

 

Ne pas tomber dans les stéréotypes

Plutôt que de s’opposer, les générations peuvent, au contraire, se compléter. « Avoir des points de vue différents constitue une richesse », souligne M. Dubois. Nos trois experts voient tous la diversité des âges comme un atout pour les entreprises. À condition pour les gestionnaires de savoir gérer adéquatement ces différences.

 

« Les valeurs sont parfois contradictoires entre les générations – les jeunes n’ont pas la même vision du travail que les plus anciens, souligne M. Tanguay.  Il y a un effort à faire pour créer un partage de valeurs, grâce à du coaching d’équipe, et pour mettre en place des transferts d’apprentissage, grâce à du mentorat. Les Y aimant aller vite, il faut aussi leur donner des défis et monter la barre plus haut. »

 

Même si des divergences existent entre les générations, attention à ne pas tomber dans une généralisation excessive : tous les seniors ne sont pas coincés dans des approches traditionnelles, et les Y, des innovateurs-nés.  « On ne peut pas nier qu’il y a des différences, mais on ne doit jamais présumer du comportement d’une personne en fonction de son âge, met en avant M. Dubois. Il faut prendre le temps d’analyser la personne et voir ensuite comment on va la gérer. »

 

Au final, le superviseur va surtout adapter son style de gestion aux forces, aux faiblesses ainsi qu’au vécu de l’individu, mais aussi au contexte dans lequel évolue l’équipe. Car ce sont toutes les différences, et pas seulement les écarts d’âge, qui sont sources d’enrichissement pour une entreprise! 

Articles récents par
Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca