Les employeurs néerlandais protègent leurs têtes de Turc

Numéro vert, personne référente auprès de laquelle on peut vider son sac, parcours de sport sur mesure… Afin de lutter contre le phénomène des souffre-douleur, cause de nombreuses journées de travail perdues, les employeurs néerlandais ont décidé de prendre le taureau par les cornes.

Dans un pays où 1 salarié sur 10 s’estime victime de harcèlement, l’arsenal déployé par les entreprises néerlandaises afin de protéger les têtes de Turc au travail a de quoi calmer toutes les mauvaises intentions. Un article paru dans le journal français Les Echos détaille un ensemble de mesures plus ou moins originales. Un groupe de télécoms a par exemple inséré de nouvelles clauses dans son règlement intérieur, interdisant les propos racistes ou sexistes, les comportements violents, les actes indécents, le harcèlement ou toute forme de discrimination envers des minorités. La société de bancassurance ING, qui emploie 35 000 personnes aux Pays-Bas, a choisi d’encourager les comportements souhaitables via des campagnes d’information, et de favoriser la diversité dans ses rangs pour stimuler l’ouverture aux autres. Une société d’agroalimentaire invite quant à elle ses salariés à participer à un parcours de sport sur-mesure afin de réduire les tensions, et forme ses cadres à détecter les signes précurseurs d’irritation entre collègues.

Des relations professionnelles trop directes ?

Autres mesures très courantes au sein des grandes entreprises, la mise en place d’une « hotline » permettant d’exposer ses problèmes de manière anonyme, ou encore la désignation d’une « personne de confiance » à laquelle les salariés victimes de harcèlement, intimidation ou autre, peuvent se confier. ING compte par exemple 70 collaborateurs remplissant cette tâche. Pour les cas les plus graves, il existe enfin des commissions d’enquête chargées de trouver des compromis ou de fixer des sanctions.

Les salariés « brimés » coûteraient 1,5 milliard d’euros par an à la collectivité néerlandaise. Pour certains, c’est aussi une question culturelle : selon Seth van den Bossche, chercheur auprès du laboratoire d’idées TNO, les relations professionnelles sont très directes aux Pays-Bas, en comparaison avec d’autres pays où elles sont beaucoup plus formelles.

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