Les PDG les mieux rémunérés ont déjà gagné le salaire annuel moyen au Canada

En ce début d’année, une étude du Centre canadien de politiques alternatives fait le point sur le salaire des 100 PDG canadiens les mieux rémunérés. D’après leurs calculs, le 2 janvier à 13h11 exactement, une majorité d’entre eux avait déjà empoché ce que la moyenne canadienne gagne en une année complète.

 

La nouvelle étude du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) confirme une tendance bien actuelle. Le salaire des PDG les mieux rémunérés augmente d’année en année de manière fulgurante. En 2012, celle des 100 chefs d’entreprise les plus payés au Canada était de 7,96 millions de dollars alors que le salaire annuel moyen dans le pays s’élève à 46 634 $.

 

Des écarts croissants

Entre 1998 et 2012, le salaire moyen des travailleurs canadiens a augmenté de 6% tandis que celui des 100 PDG les mieux rémunérés a augmenté de 73%, en ajustant en fonction du taux d’inflation. En 2012, les chefs d’entreprise des grandes sociétés canadiennes gagnaient 171 fois plus que la population qui travaille pour le salaire moyen. Cet écart n’a fait que s’intensifier puisqu’en 1998, les 100 PDG les mieux payés gagnaient 105 fois plus que le salaire moyen.

Toujours selon le CCPA, le directeur d’entreprise le mieux payé en 2012 au Canada était Hunter Harrison, le PDG du Canadien Pacifique. En cumulant son salaire de base, ses actions, ses primes et ses divers avantages, il a touché 49,1 millions de dollars. Il est suivi par James C. Smith de Thomson Reuters (18,8M $) et par John Manzoni, l’ancien patron de Talisman Energy (18,67M $). De plus, trois femmes figurent parmi la liste des 100 PDG les mieux rémunérés au Canada alors qu’une seule y apparaissait l’an passé : Linda Hasenfratz de Linamar (7M $), Dawn Farrell de Transalta (5,6M $) et Nancy Soutern de ATCO (4,3M $).

L’augmentation impressionnante des salaires des PDG s’explique en partie par l’octroi d’actions et d’options. En 2012, l’attribution d’actions était évaluée à 2,87 millions en moyenne et celle d’options à 2,17 millions.

 

Des initiatives pour limiter les abus

Malgré la pression des actionnaires, de la classe politique, des médias et de la société civile pour mettre fin aux abus, la rémunération des PDG des grandes entreprises ne cesse d’augmenter. Quelques initiatives existent tout de même. Au Canada, la fondation Wagemark a conçu une norme en matière de ratio entre la rémunération du patron et celle des simples travailleurs. Elle offre ainsi une certification pour les entreprises dont l’écart salarial entre le PDG et le salarié au plus bas de l’échelle se situe sous la barre du 8 pour 1.

 

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