Soutien du bénévolat : une bonne affaire ?

Nettoyage d’un parc ou d’un canal, distribution de paniers repas aux sans-abri, aide à l’apprentissage de la lecture pour des adultes illettrés… Le bénévolat, qui recouvre mille et une formes d’intervention, semble ne plus relever uniquement de la sphère privée et intéresser de plus en plus les employeurs canadiens. Petit tour d’horizon des bénéfices qu’ils peuvent en retirer.

Certains permettent à leurs employés de consacrer jusqu’à 8 heures de temps rémunéré par an au bénévolat. D’autres soutiennent carrément des voyages à l’étranger pour construire des maisons ou faire de la prévention contre le Sida… Les employeurs canadiens semblent de plus en plus nombreux à suivre la tendance et à se laisser séduire par ce qu’on appelle « le bénévolat appuyé par l’employeur ». Selon Bénévoles Canada, le nombre de bénévoles qui indiquent avoir reçu l'autorisation de leur employeur de modifier leurs heures de travail afin d’offrir leurs services bénévolement est passé de 22 à 27 % entre 1997 et 2000. L’organisme pancanadien, qui se consacre à la promotion du bénévolat depuis 1977, estime par ailleurs que les programmes de bénévolat se répandent partout dans le monde, et parle même de « phénomène mondial en pleine effervescence ». Certes, investir dans le bien-être et la qualité de vie des collectivités est important en soi. Mais comme charité bien ordonnée commence par soi-même, il semble que les entreprises aient aussi à y gagner sur plusieurs plans :

  • Des avantages en termes d’image

Perçues comme partenaires sociaux responsables, les entreprises qui soutiennent le bénévolat font avant tout du bien à leur réputation. Selon un sondage Ipsos Canada paru en avril 2008, près de 70 % de la population canadienne s’intéresse de près à tout ce qui concerne la responsabilité sociale des entreprises. Aussi, les entreprises qui favorisent le bénévolat auraient tendance à accroître la fidélité de leur clientèle et de leurs partenaires. De plus, elles font parler d’elles plus facilement car leurs actions attirent les médias.

  • Attirer et garder ses employés

Sur un marché de l’emploi tendu, il est plus que jamais important d’attirer les talents, mais aussi et surtout de les garder. Bénévoles Canada rapporte que pour certaines entreprises, accorder des congés pour activités bénévoles à leurs employés contribue à améliorer leur état d’esprit, leur motivation et leur disponibilité. Une attitude qui, en bout de chaîne, agirait favorablement sur les ventes.

  • Développer de nouvelles compétences

Le bénévolat, véritable outil de développement des RH ? Pourquoi pas ! Il semble que grâce à lui, certains employés développent de nouvelles aptitudes par ailleurs inexploitées, comme la gestion de projet, le travail en équipe, voire même du leadership. Bref, le bénévolat peut s’avérer un véritable moyen de progresser, tant sur le plan professionnel que personnel. En effet, Bénévoles Canada recense également une amélioration des aptitudes humaines telles qu’une meilleure communication avec ses collègues ou encore un respect accru de la diversité.

À cet égard, plusieurs entreprises font le choix d’un programme qui a une incidence stratégique pour elles ou qui représente un objectif de perfectionnement de l’employé. L’activité bénévole fait alors partie intégrante du processus de gestion de rendement.

Bénévoles Canada milite pour l’élaboration de véritables politiques de bénévolat appuyé afin que les entreprises encadrent leurs pratiques. Il existe en effet très peu de politiques à cet effet au Canada, or, les politiques écrites garantiraient et favoriseraient l’engagement des entreprises. En outre, définir les paramètres du bénévolat accompli pendant les heures de travail contribue à éviter la confusion ou le ressentiment associé à l’absence de l’employé.

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Du bénévolat pour qui ? Et comment ?

Parmi les formes les plus courantes d’appui favorisant le bénévolat, Bénévoles Canada mentionne l’accès aux installations et locaux de l’entreprise (57 %), les congés (57 %), et la modification de l’horaire de travail afin d’accommoder les bénévoles (54 %).

Selon une enquête réalisée par le Centre de développement des connaissances d’Imagine Canada*, certains employeurs sélectionnent et appuient certaines causes particulières, en plus de soutenir simplement les actions bénévoles de leurs employés. C’est le cas de l’employeur de plus d’un répondant sur six (16 %). Selon ces répondants, en règle générale, l’appui d’une cause par leur employeur se répercute positivement sur leur moral, les rend fiers de travailler pour lui et rend leur travail plus intéressant.

Selon la même étude, un quart (25 %) des répondants ayant fait du bénévolat sur leur temps de travail au cours des six mois passés en ont fait bénéficier des programmes communautaires, plus d’un cinquième (22 %) ont fait du bénévolat pour des programmes pour enfants et un sixième (16 %) pour des causes du domaine éducatif. Les répondants n’ont été que 11 % à faire du bénévolat pour des activités organisées par des lieux de culte.



*L’étude L’incidence du soutien des entreprises sur le bénévolat des employés, publiée en 2006, a été réalisée à partir d’un sondage auprès de 2 125 Canadiens.

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