Télétravail : quand souplesse et rentabilité font bon ménage

Il permet de s’ajuster aux besoins de l’entreprise et offre plus de souplesse aux salariés. Le télétravail séduit de plus en plus d’employeurs, et pour cause : les bonnes raisons de l’adopter sont nombreuses.

Lentement mais sûrement, le télétravail semble s’imposer. Selon le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), le Canada est passé de 1993 à 2002 de 600 000 à 1,5 million de télétravailleurs. En 2001, le consultant canadien Ekos a mené un sondage qui estimait que 11 % des Canadiens travaillent principalement depuis leur domicile. S’il n’existe pas de cadre législatif particulier pour le télétravail au Canada, le Secrétariat du Conseil au Trésor a instauré une « politique de télétravail », entrée en vigueur le 9 décembre 1999. Les ministères ont l’obligation d’évaluer, à intervalles réguliers, la mise en œuvre de cette politique.

Beaucoup d’avantages pour les entreprises…

Selon différentes études, un télétravailleur à domicile bien intégré dans son équipe de travail apparaît plus productif. Sa concentration serait plus grande, et son absentéisme largement réduit. De même, l’utilisation des technologies mobiles permettrait aux télétravailleurs nomades d’avoir une meilleure efficacité. Équipes commerciales ou équipes d’intervention technique auraient un respect plus strict des horaires, une prise de rendez-vous plus flexible, et une réponse plus rapide aux besoins des clients. Enfin, le télétravail offrirait une gestion plus souple de l’emploi en permettant à l’entreprise de faire face à différents évènements, des restructurations de locaux par exemple.

Instauré de manière réfléchie et négociée, le télétravail pourrait in fine contribuer au bien-être social de l’entreprise. Il entraîne en effet une évolution de la culture managériale en modifiant la mesure de l’activité du salarié : avec cette nouvelle forme d’organisation, le temps de travail devient un indicateur moins pertinent que l’évaluation des résultats en fonction des objectifs.

Autre aspect non négligeable, le télétravail serait une manière de montrer une image moderne de l’entreprise et ainsi d’attirer les compétences de jeunes salariés soucieux de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Enfin, si vous êtes particulièrement sensible à la protection de l’environnement, sachez que le télétravail serait… écolo ! Proposer à ses employés de travailler de chez eux quelques jours par semaine permettrait une réduction des émissions de CO2, et des économies d’énergie (chauffage par exemple).

… mais également pour leurs salariés

Autonomie, travail à son propre rythme, choix des plages horaires, exercice des responsabilités familiales facilité… le télétravail apporterait au salarié une souplesse plus importante dans l’organisation de son travail, mais également une diminution de son stress. Il peut notamment compter sur un gain de temps – parfois important – en n’effectuant pas les trajets habituels entre le domicile et le lieu de travail. « Casser » le rythme quotidien, se lever plus tard que d’ordinaire parce qu’on ne se préoccupe pas des congestions sur l’autoroute, voilà de quoi éliminer la fatigue et le stress accumulés.

D’autre part, il semble plus facile de s’adapter à un changement de situation grâce au télétravail. Le salarié qui se verrait proposer une nouvelle affectation mais qui ne souhaiterait pas déménager peut par exemple profiter du télétravail, en travaillant à domicile de façon alternée ou dans un centre situé à proximité de chez lui.

Enfin, le télétravail faciliterait l’accès au travail des personnes handicapées. Une évolution du poste de travail qui n’impose pas la présence physique du travailleur sur le lieu de travail ouvre de nouvelles perspectives en matière d’accès à l’emploi ou de création d’activité. Le télétravail devient ainsi l’unique moyen d’accéder à une activité professionnelle pour tous ceux dont la mobilité est réduite.

Encore plusieurs questions en suspens

La mise en œuvre du télétravail suscite néanmoins de nombreuses interrogations. La question de la mesure du temps de travail demeure problématique : avec le télétravail, il devient difficile de déterminer avec précision le temps effectivement travaillé par le salarié. Mais attention, le surtravail est un risque tout aussi réel que le manque de travail. Il convient de rappeler que l’employeur doit respecter les temps de repos qu’impose la législation. À cet égard, les technologies de l’information représentent un moyen de preuve très efficace, car elles permettent de garder des traces de son activité (temps passé sur l’ordinateur par exemple).

Second point, l’utilisation de l’équipement professionnel. Là encore, le contrôle est rendu difficile et de nombreux litiges peuvent en découler. Ils peuvent être en lien avec les coûts d’installation, de maintenance et d’utilisation ou encore avec de possibles utilisations à des fins illicites. Une attention particulière s’impose donc, de la part de l’employeur, afin de déterminer son degré de responsabilité. D’autre part, la sécurité du système informatique fait débat : quelle sécurisation pour les travaux réalisés hors des locaux ? Les risques sont nombreux, il est de ce fait très important de repenser en profondeur l’architecture globale du système d’information de l’entreprise, ce qui engendre des coûts

De nombreux employeurs craignent également de ne pas pouvoir gérer correctement leurs employés s’ils ne les voient pas physiquement. Mais le salarié de son côté peut craindre de perdre le contact avec son organisation et de se trouver marginalisé.

Mais gardons à l’esprit que la présence physique ne garantit ni la qualité du travail, ni l’utilisation adéquate du matériel, et encore moins une communication efficace entre collaborateurs. Un contrôle absolu des activités de ses salariés n’existe pas… à moins d’être penché par-dessus leur épaule constamment ! Le télétravail demeure certainement une solution d’avenir intéressante pour qui veut accroître sa rentabilité tout en préservant de bonnes conditions de travail.

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