Tourisme : 230 000 emplois non pourvus d’ici 2030 ?

Tourisme : 230 000 emplois non pourvus d’ici 2030 ?
 
C’est la projection faite par le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme. Entre une demande de main d’œuvre en hausse ces prochaines années et des facteurs démographiques peu favorables, l’instance préconise l’anticipation de la pénurie par des mesures incitatives.
                                     
Troisième secteur créateur d’emploi au Canada avec plus de 170 000 entreprises, le tourisme devrait connaître dès l’année prochaine une pénurie de main d’œuvre, comme le signale dans un rapport le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme (CTHRC). Une situation que le pays avait déjà connue en 2007 alors que 23 700 emplois à l’année étaient restés vacants. Avec une demande de main d’œuvre en augmentation de 1,6% par année depuis 2010 et une offre évoluant à un rythme de 1,2%, le tourisme canadien devrait à nouveau connaître des pénuries. En 2013, elles devraient être équivalentes à 3 700 emplois à l’année. Mais le CTHRC a poussé ses projections plus loin. D’ici 2030, la demande de main d’œuvre dans le secteur du tourisme devrait augmenter de 33% et le nombre d’emplois demeurant vacants pourrait avoisiner les 230 000. 
 
Des disparités par province
 
Selon les études menées, certaines provinces ont déjà connu des pénuries de main d’œuvre dans les emplois touristiques dès 2010 comme au Saskatchewan, au Manitoba, en Terre-Neuve et Labrador et en Alberta. Ces régions avaient notamment connu une plus forte reprise économique après la récession due aux activités fondées sur les ressources naturelles et à la hausse des voyages d’affaire. À plus long terme, d’autres disparités devraient apparaître. Le rapport signale que les plus fortes pénuries de main d’œuvre surviendront dans les provinces les plus peuplées. D’ici 2030, Ontario pourrait afficher près de 90 000 emplois touristiques vacants. D’autres importantes pénuries sont attendues au Québec, en Colombie Britannique et en Alberta. Mais les pénuries les plus aiguës (en pourcentage de la demande de main d’œuvre) devraient se faire sentir dans les Provinces de l’Atlantique.
 
Des raisons démographiques
 
Pour expliquer ce phénomène, le CTHRC met en avant des raisons démographiques : faible taux de natalité, espérance de vie plus longue, vieillissement de la génération des baby-boomers. Autant de facteurs qui limiteront la croissance de la population active. Sans oublier que la baisse du taux de natalité freinera l’arrivée de jeunes travailleurs sur le marché de travail, alors qu’ils représentent une importante une importante source de main d’œuvre pour le tourisme. D’autre part, la hausse des taux d’immigration ne devrait pas suffire à combler le déséquilibre à venir.
 
Des mesures incitatives
 
Pour y remédier, le secteur n’aura pas d’autres choix que de recourir à des mesures incitatives pour attirer et conserver les travailleurs : hausse des salaires, prise de responsabilité, recours aux formations, augmentation de la durée des congés… Les entreprises devront aussi davantage s’intéresser à des bassins de main d’œuvre sous-exploités (personnes plus âgées, personnes souffrant d’un handicap, nouveaux immigrants).

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