Travailler quand on est parent

Plus de la moitié des pères canadiens (56 %) prennent désormais un congé lorsque survient une naissance dans leur couple, souligne une nouvelle étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée en décembre et compilée à partir de données de Statistique Canada. Il s’agit d’une augmentation marquée puisqu’ils étaient à peine 36 % à se prévaloir de ce droit en 2001.

Cette hausse pourrait s’expliquer par l’assouplissement des règles du programme fédéral qui permettent à plus de bénéficiaires de retirer des prestations, mais également par l’allongement des semaines de travail remboursées par le régime fédéral. Au Québec, la bonification du régime d’assurance parentale québécois serait un autre facteur à considérer. Comme les congés peuvent maintenant être partagés entre les deux conjoints, les femmes acceptent également plus facilement de répartir le leur.

Moins d’un mois de congé pour la plupart des pères

Une vaste majorité de pères Canadiens (64%) retournent travailler alors que leurs nouveau-né a moins d’un mois, révèle également l’étude. En contrepartie, moins d’un homme sur cinq revient au travail après un congé de plus de cinq mois. De leur côté, plus de 85% des mères au pays ne reprennent pas leur emploi avant que leur enfant atteigne l’âge de six mois. À noter qu’au Québec, leur retour s’effectue plus rapidement que dans l’ensemble des autres provinces. Le faible coût des services de garde québécois rendrait plus avantageux la réintégration rapide du marché du travail.

Si la plupart des hommes (plus de 90%) reviennent travailler à temps plein suite à une naissance, la situation est bien différente chez leurs conjointes. Près d’une femme sur deux au Canada a eu un horaire variable ou a modifié ses heures de travail après avoir profité de son congé parental. Si elles en avaient eu la possibilité, deux mères sur trois auraient aussi travaillé selon un horaire non strict.

Baisse du nombre d’heures réellement travaillées chez les parents

Fait intéressant, le nombre d’heures réelles travaillées (HRT) diminue de façon marquée chez les parents canadiens. Les HRT correspondent au temps passé au travail auquel on soustrait les heures où l’employé a dû s’absenter pour des motifs personnels. Ainsi, d’après des données de 2008 dévoilées dans l’étude de l’ISQ, les personnes ayant des enfants travaillent 190 heures de moins par année, tronquant en moyenne leur semaine de quatre heures. Seulement chez les mères, la différence des HRT est encore plus forte, se chiffrant annuellement à 300 heures, soit près de six heures de moins par semaine que pour les femmes sans enfant.

Les familles élargies

L’étude s’attarde également à l’impact d’une famille plus élargie sur le taux d’occupation d’un emploi. Il n’existe pratiquement aucune différence entre les personnes qui n’ont aucun enfant et celles qui en ont deux, quant à la participation au marché du travail. L’arrivée d’une troisième naissance vient toutefois changer la donne, faisant chuter d’environ 8% le taux d’emploi. Ce sont les mères qui sont les plus concernées : avec trois enfants, un tiers des femmes quittent pour de bon leur emploi.

80% des mères maintiennent leur travail

Néanmoins, l’arrivée d’un premier enfant a de moins en moins d’impact sur le taux de participation des mères au marché du travail. Si les femmes étaient à peine 36% à occuper un emploi malgré la charge d’un enfant en 1976, elles sont aujourd’hui plus de 80% à maintenir leur travail. Mais malgré toutes les mesures gouvernementales prises dans l’ensemble des provinces canadiennes, les mères demeurent proportionnellement moins actives professionnellement que les pères.

Plus de mères dans la trentaine

Les chiffres de l’ISQ démontrent également que l’âge auquel les femmes ont leur premier enfant a beaucoup évolué au cours des 30 dernières années. En 1976, elles donnaient majoritairement naissance à leur premier bébé alors qu’elles étaient âgées entre 24 et 29 ans. Aujourd’hui, le taux de fécondité de cette tranche d’âge est le même que pour celle de 30-34 ans, ce qui démontre l’augmentation du nombre de mères dans la trentaine. L’âge moyen de la première maternité était de 29,7 ans en 2007 pour le Québec, un chiffre similaire pour l’ensemble du pays. En 1976, les femmes donnaient en moyenne naissance à leur premier enfant à 27 ans. La conséquence principale de ce changement est que la première grossesse survient aujourd’hui majoritairement chez des personnes qui sont déjà sur le marché du travail.

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