Étude: le manque de sommeil fait perdre 80 000 jours de travail par an

Vos employés ont-ils assez d’heures de sommeil? Le manque de sommeil est un problème de santé publique, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis. En plus d’affecter la santé des personnes et d’augmenter le risque de mortalité, il a un impact négatif sur la productivité des travailleurs. Au Canada, il entraîne des pertes de 21,4 milliards par an, selon une étude.

L’étude, intitulée « Why sleep matters – the economic costs of insufficient sleep – a cross- country comparative analysis », a été réalisée par la firme Rand pendant un an dans cinq pays de l’OCDE et rendue publique en novembre 2016.  

Les résultats démontrent que les pertes engendrées par le manque de sommeil chez les travailleurs équivalent à 1,34 % du PIB et représentent 80 000 jours de travail perdus par an. Sur le plan des pertes économiques annuelles engendrées par le manque de sommeil, le Canada arrive toutefois au cinquième rang derrière les États-Unis (411 milliards), le Japon (138 milliards), l’Allemagne (60 milliards) et le Royaume-Uni (50 milliards).

Parmi les raisons qui empêchent les travailleurs de dormir suffisamment, on mentionne l’utilisation abusive d’appareils électroniques, le stress, la consommation d’alcool, de sucre ou de tabac, le manque d’exercice, les horaires changeants, les soucis d’argent et les trajets trop longs pour se rendre au travail.

Dormir moins et mourir plus vite?

L’étude a permis de comprendre qu’un nombre de plus en plus élevé de gens dorment moins que les heures recommandées. Aux États-Unis, plus d’un tiers de la population manque de sommeil. Il faut savoir qu’un individu qui dort régulièrement moins de six heures par nuit voit son risque de mortalité augmenter de 13 %, comparativement à un individu qui dort entre sept et neuf heures par nuit. Le manque de sommeil est associé à sept des causes de mortalité les plus courantes, telles que les maladies cardiovasculaires. Un travailleur qui dort régulièrement moins de six heures par nuit perd six jours de travail par an – dus à son absentéisme ou à son présentéisme, qu’un travailleur dormant de sept à neuf heures.

Les chercheurs ont noté que même de petites améliorations dans les habitudes de sommeil générales peuvent avoir un impact important sur l’économie. Par exemple, si les individus qui dorment moins de six heures par nuit dormaient de six à sept heures, 12 milliards seraient regagnés au Canada.

Des pistes de solution

En conclusion, les chercheurs recommandent aux employeurs de reconnaître l’importance du sommeil ainsi que leur rôle dans sa promotion, de favoriser l’aménagement d’espaces de travail mieux éclairés, de faire des efforts pour diminuer les facteurs de risques psychologiques au travail et de décourager l’utilisation exagérée d’appareils électroniques par les employés. Pour ce faire, ils peuvent notamment établir des politiques visant à limiter les attentes envers le délai que mettent les employés pour répondre aux courriels en dehors des heures de bureau.

De leur côté, les individus devraient adopter une meilleure hygiène de vie, essayer de se lever à des heures régulières et éviter d’utiliser leurs appareils électroniques avant d’aller au lit. Quant aux autorités publiques, elles ont aussi un rôle à jouer en sensibilisant les professionnels de la santé et les employeurs à cette problématique et en favorisant l’adoption d’heures matinales plus tardives pour le début des classes.

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